Vacances : pourquoi nos intestins sont-ils en danger ?

«Durant l’été, la plupart des troubles intestinaux ont une origine infectieuse, souvent due à la consommation d’eau ou d’aliments contaminés», explique la Dre Alix Miauton, responsable de clinique en médecine des voyages et des vaccinations à Unisanté Vaud. Ces troubles se manifestent généralement par une diarrhée aiguë, caractérisée par des selles plus liquides et plus fréquentes, persistant quelques jours. Il arrive que la diarrhée soit accompagnée de vomissements, de douleurs abdominales et de fièvre.

Indépendamment de l’agent infectieux responsable, les symptômes cliniques sont souvent similaires. Ils surviennent après une période d’incubation allant de quelques heures à deux semaines et disparaissent généralement de manière spontanée en deux à cinq jours, rendant ces épisodes habituellement bénins.

Il est cependant judicieux de prendre certaines précautions pour mieux gérer ces désagréments estivaux. Quelles sont les mesures de prévention à adopter, en Suisse comme à l’étranger? Que faire en cas de diarrhée aiguë et comment reconnaître les signes de gravité? Enfin, comment se rétablir après une telle crise?

Comment réagir face à une diarrhée aiguë?

La majorité des troubles intestinaux infectieux sont bénins et ne requièrent pas de traitement médical spécifique, sauf sur prescription. L’emploi de médicaments antidiarrhéiques comme l’Imodium est envisageable, mais doit être fait avec prudence. «Ces médicaments ne traitent pas les diarrhées mais en atténuent les symptômes», précise la Dre Miauton. Ils sont utiles si l’on doit voyager tout en étant malade, par exemple. Cependant, leur utilisation doit être limitée à des cas sans signes de gravité et ne doit pas se prolonger, car ils peuvent occulter un problème plus sérieux.

L’importance de l’hydratation

En l’absence de traitement spécifique, il est primordial de s’hydrater correctement en attendant que les symptômes s’atténuent. «Il est crucial de se réhydrater chaque jour avec au moins un litre et demi d’eau, idéalement avec un ajout de sel et de sucre», conseille la spécialiste. Des bouillons de légumes ou du thé sucré avec des biscuits salés peuvent également être consommés. Il est important de noter que le Coca-Cola, souvent considéré comme un remède, peut en fait aggraver la diarrhée en raison de sa forte teneur en sucre. Des solutions de réhydratation orale sont disponibles dans le commerce et sont particulièrement recommandées pour les voyages avec des enfants de moins de cinq ans, qui se déshydratent rapidement et sont très vulnérables en cas de diarrhée aiguë. «Si un enfant ne parvient pas à se réhydrater ou montre des signes d’irritabilité, une consultation médicale s’impose rapidement», ajoute la Dre Miauton. Une attention particulière est également de mise pour les personnes âgées, moins sensibles à la sensation de soif, ainsi que pour les personnes immunodéprimées et les patients souffrant de maladies chroniques, chez qui les traitements peuvent aggraver les symptômes.

Quels comportements adopter après la crise?

Il est nécessaire de faire preuve de patience. Après un épisode de diarrhée, il convient d’éviter les aliments trop gras, trop sucrés ou trop épicés. Les produits laitiers sont aussi à proscrire. «Une reprise progressive de l’alimentation est recommandée, en commençant par de petites quantités d’aliments constipants comme les bananes, le riz et les carottes», recommande la Dre Miauton. Un retour à un transit normal peut prendre jusqu’à dix jours. «Si des symptômes persistent au-delà de cette période, il est conseillé de consulter un médecin. Des diarrhées persistantes, des reflux acides, des nausées ou une perte d’appétit pourraient être le signe d’un autre trouble, comme la présence d’un parasite.»

Précautions à prendre lors de voyages à l’étranger

«Les épisodes de diarrhée sont très fréquents lors de déplacements à l’étranger», souligne le Dr Gilles Eperon, médecin adjoint au Service de médecine tropicale et des voyages des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Connues sous les appellations de « diarrhée du voyageur » ou « tourista », ces affections sont généralement causées par des bactéries différentes de celles auxquelles notre flore intestinale est habituée en Suisse.» Le risque de contracter la diarrhée du voyageur est lié à la qualité du traitement des eaux et est présent principalement dans les pays tropicaux et ceux à revenus faibles ou moyens, notamment en Asie du Sud et du Sud-Est, en Afrique subsaharienne et en Amérique latine.

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