Trouble Borderline : Et si Vous Étiez Concerné ? Découvrez les Signes!

par adm
Trouble de la personnalité borderline: et si c’était ça?
Les troubles de la personnalité borderline sont souvent source de grandes souffrances et de stigmatisation, et bien qu’ils puissent être traités, ils restent peu compris et souvent non diagnostiqués.

Les explosions de colère, les émotions extrêmes, les changements brusques d’humeur, la peur intense de l’abandon, ainsi que l’adoption fréquente de comportements autodestructeurs en réponse à une surcharge émotionnelle interne sont autant de signes du trouble de la personnalité borderline. Ce tableau devrait faciliter le diagnostic et le traitement approprié de ce trouble, qui est médicalement gérable. Cependant, ce n’est souvent pas le cas.

«Cette maladie, qui résulte d’un dysfonctionnement dans la régulation des émotions, est parmi les plus aisées à identifier dans le domaine de la psychiatrie. Le diagnostic se base sur une liste de neuf critères cliniques et est établi lorsque cinq de ces critères au moins sont présents. Malgré cela, le trouble demeure largement sous-diagnostiqué, laissant les patients en errance médicale dans un contexte de souffrance continue et de dangers persistants», regrette le Pr Nader Perroud, médecin adjoint agrégé et responsable de l’Unité du trouble de la régulation émotionnelle aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Quelles sont les causes? La honte ou la peur de la stigmatisation qui empêchent les consultations, mais pas seulement. «Le trouble de la personnalité borderline souffre également d’un manque de reconnaissance et de connaissances chez les soignants», ajoute l’expert. Affectant près de 4% de la population, ce trouble est plus répandu que des pathologies telles que la schizophrénie ou le trouble bipolaire, et pourtant, il est moins bien pris en charge. Les raisons sont multiples, souvent historiques, et concernent à la fois l’absence de ce trouble dans l’enseignement médical traditionnel et le fait qu’il nécessite une approche psychothérapeutique plutôt que médicamenteuse. Face à une pathologie peu familière, de nombreux médecins manquent de diagnostic précis et de traitement adapté, conduisant à un cercle vicieux où les patients reçoivent des diagnostics erronés, comme une dépression sévère, et commencent des traitements inappropriés et inefficaces, aboutissant à une impasse.

Diverses approches psychothérapeutiques

Il existe néanmoins des traitements efficaces. Bien que certains symptômes, tels que l’anxiété ou l’impulsivité, puissent nécessiter des médicaments de manière ponctuelle, le traitement principal du trouble de la personnalité borderline repose sur la psychothérapie. «Il existe différentes formes de psychothérapie (voir encadré). Elles proposent toutes un cadre très structuré où la relation thérapeutique entre le patient et le soignant est essentielle», résume le Dr Ueli Kramer, psychologue-psychothérapeute, chercheur au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et président de la Société européenne de l’étude des troubles de la personnalité (ESSPD). Il poursuit : «Si les patients s’engagent pleinement dans leur traitement, les résultats peuvent être impressionnants en six mois à un an et se maintenir à long terme. L’acquisition de nouvelles compétences personnelles et relationnelles permet progressivement de réviser le diagnostic et de surmonter la maladie.»

Il est également intéressant de noter que, bien que le diagnostic repose sur des critères cliniques précis, une rémission peut survenir avec le temps, même sans traitement. «On observe souvent que le trouble de la personnalité borderline s’atténue vers l’âge de 35-40 ans», explique le Pr Perroud. Toutefois, il précise que ce n’est pas une «guérison» spontanée, mais plutôt le résultat de changements douloureux effectués par la personne elle-même. Par exemple, les crises de colère, qui ont pu détruire de nombreuses relations, tendent à diminuer. Cependant, l’expert souligne que ces améliorations ne doivent pas minimiser l’importance des soins, car elles ne compensent pas les années de maladie ni les dommages causés à différents niveaux de la vie. De plus, certaines difficultés, notamment liées au fonctionnement psychosocial et à une profonde détresse identitaire, demeurent plus résistantes, indique le Dr Kramer. Une psychothérapie reste donc cruciale dans la plupart des cas.

Concernant l’origine de la maladie, plusieurs hypothèses ont été avancées, impliquant tantôt la mère, tantôt le père, un facteur biologique ou un traumatisme passé. Il semble cependant que la cause soit surtout multifactorielle. «Plusieurs facteurs interagissent de manière complexe, incluant une vulnérabilité génétique, une sensibilité psychologique accrue, une hypersensibilité, et un environnement familial nocif – qui n’a pas su répondre adéquatement aux besoins émotionnels de l’enfant», précise le Dr Kramer. Alors que les recherches se poursuivent pour mieux comprendre cette pathologie, plusieurs études ont confirmé l’efficacité des traitements psychothérapeutiques actuels, encourageant ainsi une prise en charge précoce, généralement à la fin de l’adolescence.

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