Santé au travail : Révélations choc de ce qui se passe vraiment sur le terrain !

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) comptent un service de santé au travail chargé de veiller sur environ 14 000 employés. Catherine Chenaud Boyer, qui dirige ce service depuis 2021, avec Alain Raybaud, médecin du travail, mentionne une réorganisation en cours pour optimiser leur fonctionnement. « Notre priorité est d’instaurer un dispositif de détection précoce des problèmes de santé liés au travail afin de prévenir les arrêts de travail et favoriser la continuité professionnelle. La prévention est essentielle et nous collaborons étroitement avec les ressources humaines pour proposer des formations concernant les risques psychosociaux, les contraintes du travail de nuit, et les bonnes pratiques pour maintenir une hygiène de vie saine. Par exemple, si un soignant nous consulte dès les premiers signes de douleur à l’épaule, nous pouvons intervenir rapidement et efficacement. En revanche, une méconnaissance de notre service peut laisser le problème s’aggraver, compromettant potentiellement la carrière du soignant », explique-t-il.

Au sein des HUG, il est crucial de gérer une diversité de professions, allant de l’infirmier au manutentionnaire, en passant par le laborantin et le chirurgien. Catherine Chenaud Boyer précise : « Maintenant, pour chaque nouvelle recrue, nous proposons un questionnaire de santé que notre infirmière spécialisée en santé au travail évalue. L’objectif est d’adapter le poste aux conditions de santé de l’employé et de déterminer s’il est nécessaire de réaliser des aménagements spécifiques ou de vérifier la compatibilité du statut vaccinal avec les fonctions occupées. »

Un autre exemple est celui du siège européen d’Intuitive Surgical à Aubonne, où Bernard Gianola est en charge du service de santé, sécurité et environnement. Cette entreprise, qui emploie plus de 250 personnes en Suisse, utilise les services d’un médecin du travail externe. « Chaque employé peut le contacter directement de manière confidentielle. L’entreprise s’engage ensuite à trouver des solutions pour un retour durable au travail. Les nouvelles méthodes de travail, accélérées par la pandémie de Covid, ont brouillé les frontières entre vie privée et professionnelle, rendant crucial l’apprentissage du droit à la déconnexion pour maintenir un équilibre de vie sain », affirme-t-il.

Le Centre de compétences gestion de la santé en entreprise de l’État de Vaud, qui emploie plus de 30 000 personnes, inclut une unité dédiée à la santé et à la sécurité au travail et à la réinsertion professionnelle. Ce centre a développé des ateliers sur les dangers inhérents à certains métiers et des formations sur les risques psychosociaux pour les cadres et les services des ressources humaines. Il propose également du e-learning pour que chaque employé puisse accéder aux ressources disponibles en cas de problème et travaille en étroite collaboration avec les médecins du travail d’Unisanté. Le secteur de réinsertion professionnelle offre un accompagnement personnalisé pour faciliter le retour au travail dans les meilleures conditions.

Alors que de nombreuses mesures sont prises pour protéger la santé des employés, qu’en est-il de celle des chefs de petites et moyennes entreprises (PME) ? Selon le Pr Mathias Rossi, responsable de l’institut Innovation sociale et publique à la Haute école de gestion de Fribourg, les dirigeants de PME sont généralement en bonne santé, malgré le stress constant et les incertitudes économiques. Ils bénéficient souvent de la satisfaction au travail, d’un sentiment de contrôle sur leur destin, d’un optimisme naturel et d’une grande capacité de résilience. « Les recherches montrent que les dirigeants se portent bien, ce qui est heureux, car en Suisse, les PME, qui représentent 99% des entreprises, dépendent fortement de la capacité de leurs dirigeants à rester opérationnels », conclut-il.

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