Jeûne intermittent: découvrez pourquoi cette tendance perdure!

Connaissez-vous le jeûne 16/8 ou le 5/2 ? Ces chiffres ne réfèrent ni à des mesures de vêtements, ni à des numéros porte-bonheur, mais à des méthodes de jeûne intermittent. Ce concept repose sur la restriction alimentaire pendant des périodes précises : soit on jeûne pendant seize heures et on mange durant les huit heures restantes, soit on mange normalement pendant cinq jours et on jeûne complètement les deux autres jours. L’engouement pour ces méthodes est palpable sur les réseaux sociaux, où foisonnent les publicités pour des applications promettant des bienfaits miraculeux. Mais quel est vraiment l’impact de ces pratiques sur la santé ?

«Le jeûne intermittent s’avère bénéfique pour les individus souffrant de troubles métaboliques tels que l’obésité, l’hypertension ou le prédiabète. Il peut entraîner une perte de poids de 3 à 5 kilogrammes en moyenne, ce qui contribue positivement à leur état de santé. De plus, cette méthode combat efficacement la résistance à l’insuline, un précurseur du diabète de type 2», affirme le Dr Tinh-Hai Collet, médecin au département d’endocrinologie, diabétologie, nutrition et éducation thérapeutique des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Deux repas complets et une collation

Le Dr Collet conseille à ses patients de suivre le modèle 16/8 pendant trois à six mois pour maximiser les bénéfices. La méthode 5/2, qui s’apparente à un jeûne plus strict, peut être plus difficile à maintenir et risque de provoquer une surconsommation alimentaire par la suite. «Après une période de jeûne intermittent, il est souvent possible de revenir graduellement à un régime alimentaire normal», explique-t-il.

Est-il permis de manger de tout durant les huit heures de prise alimentaire du jeûne 16/8 ? «Non, il est recommandé de consommer deux repas complets et éventuellement une collation entre ceux-ci. Toutefois, bien qu’une alimentation équilibrée soit toujours préférable, je n’impose pas de restrictions particulières. Les patients en surpoids ont souvent échoué avec différents régimes ; je me concentre donc sur les horaires des repas plutôt que sur les choix alimentaires spécifiques», précise le médecin.

Le succès du jeûne intermittent réside dans sa capacité à permettre aux pratiquants de manger les aliments qu’ils apprécient, réduisant ainsi la frustration et la tentation de se jeter sur des aliments moins sains, comme les chips ou les biscuits. Laurence Margot, diététicienne à Pully, ajoute : «Ce qui fait grossir n’est généralement pas un excès de légumes, mais plutôt les grignotages entre les repas. Le jeûne intermittent limite considérablement ces moments de grignotage et offre un cadre facile à suivre, sans nécessiter de grands changements dans les habitudes alimentaires. Il est cependant conseillé d’améliorer son alimentation en suivant les recommandations de la pyramide alimentaire.»

Entre 6h et 14h

Toutefois, le jeûne intermittent peut poser des défis en termes de vie sociale. «Je recommande de manger entre 6h et 14h plutôt qu’entre 12h et 20h, si cela est compatible avec les obligations familiales et professionnelles du patient. Bien que les recherches soient encore limitées, éviter de manger le soir semble plus efficace pour perdre du poids et réduire la résistance à l’insuline», ajoute le Dr Collet. Les HUG mènent actuellement une étude clinique pour vérifier cette hypothèse.

Si le jeûne intermittent n’entraîne généralement pas de frustrations, il peut néanmoins causer des effets secondaires comme des nausées, vomissements, diarrhées ou constipations, surtout au début. «Certains patients se plaignent également de maux de tête. Il est important de bien s’hydrater pendant les périodes de jeûne car les aliments consommés habituellement contribuent à notre hydratation. Il est donc essentiel de boire plus, idéalement de l’eau ou des boissons non sucrées et sans alcool», conclut Tinh-Hai Collet.

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