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Amélioration de l’accès aux traitements non médicamenteux pour les seniors avec des troubles cognitifs
Le programme CareMENS*, lancé en 2020 par le Centre Leenaards de la mémoire du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), vise à promouvoir l’accès à des traitements non pharmacologiques éprouvés pour les personnes âgées présentant des troubles cognitifs émergents. Nous avons discuté avec Gilles Allali, neurologue et directeur du programme, qui s’efforce chaque jour de combattre les préjugés nuisibles encore trop répandus dans la prise en soin des aînés.
Resco Bien-être : L’approche du programme CareMENS semble se concentrer sur des traitements non médicamenteux pour les maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Est-ce la seule option en l’absence de médicaments efficaces ?
Pr Gilles Allali : Absolument, et il est crucial de souligner l’importance de cette approche. Nous sommes désormais certains que plusieurs stratégies non médicamenteuses offrent des avantages tangibles contre les maladies neurodégénératives. Ces stratégies incluent des mesures bien connues comme l’exercice physique régulier et le maintien des capacités cognitives et sociales, mais aussi des interventions plus personnalisées telles que la physiothérapie ou la logopédie, pratiquées individuellement ou en groupe.
Quels sont les bénéfices observés avec ces approches ?
Ces interventions peuvent à la fois retarder l’apparition des symptômes initiaux et ralentir la progression de la maladie. Les individus avec des signes précoces de troubles cognitifs qui adoptent ces pratiques peuvent expérimenter un ralentissement dans l’évolution de leurs symptômes. Cependant, il n’est pas toujours simple pour les seniors d’initier une activité physique ou de s’engager dans des associations pour des activités sociales, surtout en présence de troubles cognitifs.
Pourquoi a-t-on créé le programme CareMENS ?
Le but est d’encourager activement ces interventions en offrant un accompagnement personnalisé, transformant ainsi les conseils médicaux en actions concrètes. Une équipe multidisciplinaire, incluant soignants et travailleurs sociaux, est chargée d’identifier les besoins spécifiques et les désirs des patients, ainsi que les ressources disponibles autour d’eux. Des gestionnaires de soins, professionnels de santé, aident ensuite les patients à s’engager dans ces nouvelles activités. Le programme, qui a débuté sous l’impulsion de la Dre Andrea Brioschi Guevara, neuropsychologue, et du Service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé (SUPAA) du CHUV, est maintenant accessible dans plusieurs centres de la mémoire en Suisse romande, y compris à Neuchâtel, Fribourg et Genève. Les premiers résultats montrent une amélioration de la qualité de vie et de l’autonomie des participants.
Des groupes de travail ont été formés avec des professionnels en contact fréquent avec le public, comme le personnel de cafés, de pharmacies ou de magasins alimentaires, pour mieux comprendre et répondre aux besoins spécifiques liés à ces maladies. Une formation spécifique a été développée par le SUPAA en collaboration avec l’HES-SO Valais pour aider ces professionnels à gérer des situations complexes avec des personnes souffrant de troubles cognitifs.
Quelles sont les perspectives pour les traitements pharmacologiques contre les maladies neurodégénératives, notamment Alzheimer ?
Je reste optimiste. Récemment, le lecanemab, développé par Esai et Biogen, a été approuvé aux États-Unis, marquant un progrès notable, bien qu’il n’ait pas encore été autorisé en Europe. Ce médicament montre une capacité à ralentir la progression de la maladie en éliminant les plaques amyloïdes dans le cerveau. D’autres médicaments sont également en cours d’évaluation, augurant d’une possible révolution thérapeutique.
En quoi la situation actuelle diffère-t-elle des échecs passés dans la recherche de traitements ?
Le diagnostic précoce et précis, surtout pour Alzheimer, a changé la donne, permettant des interventions plus ciblées. La prévention, notamment par un mode de vie sain, joue également un rôle crucial dans le retardement de l’apparition de ces maladies. Cependant, la participation à la recherche clinique reste un défi en Suisse, contrairement aux États-Unis où elle est plus courante.
Les maladies neurodégénératives rencontrent-elles des obstacles spécifiques ?
Oui, le défaitisme et la gérontophobie sont des problèmes majeurs, souvent exacerbés par l’absence de traitements curatifs et une attitude résignée face au vieillissement. Certaines démences, comme l’hydrocéphalie à pression normale, bien que traitables, sont souvent négligées. Il est essentiel de changer cette perception pour améliorer la prise en charge.
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*www.caremens.ch
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