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Présentation du sujet
Le travail de nuit se définit par une activité professionnelle exercée entre 23 heures et 6 heures du matin. En Suisse, cela concerne environ 4% des travailleurs, souvent qualifiés de « travailleurs aux horaires atypiques ». Ce type d’emploi est reconnu pour augmenter les risques de problèmes de santé.
Les défis posés
Le corps humain n’est pas conçu pour les activités nocturnes. « Notre organisme est régulé par une horloge biologique interne qui coordonne les grandes fonctions vitales selon un cycle d’environ 24 heures, connu sous le nom de rythme circadien », souligne Dre Mariângela de Moraes Pires, médecin du travail à l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT).
Cette horloge biologique nous adapte sans cesse à des signaux environnementaux, tels que la lumière du jour et l’obscurité. Typiquement, notre cerveau commence à sécréter de la mélatonine, l’hormone du sommeil, vers 21 heures, atteignant un pic entre 2 heures et 5 heures du matin. La lumière présente inhibe cependant cette production. D’autres processus comme la température corporelle, la digestion, la force musculaire et le fonctionnement du système cardiovasculaire suivent également des rythmes circadiens.
Travailler la nuit perturbe ces rythmes naturels, ce qui peut conduire à des troubles du sommeil. Cela peut également réduire la vigilance, augmentant le risque d’accidents sur le lieu de travail ou durant le trajet retour. Parmi les autres effets néfastes, on note des troubles métaboliques (augmentation du cholestérol, diabète, surpoids), des problèmes cardiovasculaires (hypertension, maladies coronariennes), des troubles digestifs (douleurs gastriques, ballonnements) ainsi qu’une augmentation de l’irritabilité, de l’anxiété et de la dépression. Les risques augmentent également pour les femmes enceintes (accouchement prématuré, fausse couche). « Des recherches ont également montré un lien avec une augmentation du risque de certains types de cancer », ajoute Dre de Moraes Pires.
Recommandations
Les travailleurs nocturnes doivent prêter une attention particulière à leur mode de vie. Il est crucial qu’ils disposent d’un espace de repos calme, sombre, à une température confortable et à l’abri des nuisances sonores. Des arrangements avec l’entourage pourraient être nécessaires afin de garantir un environnement propice au sommeil durant le jour.
Afin de limiter les risques de prise de poids et de troubles digestifs, il est recommandé de suivre un régime alimentaire sain et équilibré, incluant une consommation suffisante de fruits et légumes, de céréales complètes et de quantités modérées d’huiles végétales. Il est aussi conseillé de prendre trois repas par jour et une collation légère pendant la nuit de travail.
La pratique régulière d’activités sportives aide à synchroniser les fonctions biologiques et à atténuer les impacts du travail nocturne sur la santé.
En conclusion, les travailleurs de nuit bénéficient de droits à des examens de santé préventifs, à des conseils médicaux, ainsi qu’à une majoration de salaire ou à des compensations en temps de repos.
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