Après avoir partagé leur existence pendant trois ou quatre décennies, certains couples commencent à douter et envisagent même la séparation…
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Un nombre de divorces stable malgré la pandémie
Le nombre de divorces, en déclin depuis plus d’une décennie, n’a pas connu l’augmentation redoutée durant la crise sanitaire. En effet, en 2020, 16 210 divorces ont été enregistrés, contre 16 885 l’année précédente. Toutefois, « plusieurs affaires n’ont pas pu être traitées cette année-là », tempère Fabienne Rausa, chercheuse à l’Office fédéral de la statistique (OFS). Les procédures retardées se sont accumulées en 2021, où le nombre de divorces a atteint 17 159. Bien qu’il faille patienter quelques années pour évaluer l’impact complet de la pandémie sur les unions matrimoniales, il est clair que cette période a ébranlé de nombreux foyers, y compris ceux des personnes âgées de plus de 60 ans. Que ces derniers soient encore en activité ou déjà à la retraite, leur quotidien a été profondément perturbé, transformant pour certains la crise sanitaire en crise conjugale.
Créer de nouveaux espaces personnels
La longévité ayant significativement augmenté en Suisse, les individus dans la soixantaine peuvent s’attendre à vivre encore au moins deux décennies. « Cela signifie qu’il est nécessaire de concevoir la relation sur le long terme, alors même que la vie professionnelle prend fin. Cette idée de continuité peut être intimidante », observe Geneviève Manois, psychanalyste et thérapeute de couple, auteure de Vivre en Solo après 60 ans (Éd. L’Harmattan, 2018). Les seniors qu’elle suit sont souvent ceux qui « ne parviennent pas à repenser leur relation ou à effectuer les ajustements nécessaires » qui sont les plus susceptibles de se séparer. Le fait de cohabiter en permanence signifie la perte des espaces personnels qu’offrait le travail. « Il est donc essentiel de repenser l’habitat pour l’adapter à cette nouvelle vie », souligne Geneviève Manois. Elle rapporte que certains hommes se plaignent d’être cantonnés à leur atelier et de subir le « contrôle domestique » exercé par leur épouse. Il est crucial que chacun dispose de son propre espace et de sa liberté, sans se sentir surveillé ou contrôlé par l’autre, conseille-t-elle. Cela pourrait même nécessiter un déménagement pour trouver un logement mieux adapté aux besoins de chacun.
Redéfinir les fondements du couple
Un couple fonctionnel est souvent composé de deux personnes qui continuent d’exister individuellement. Il est important de s’encourager mutuellement à maintenir des activités séparées et extérieures. « Le couple est une construction commune qui évolue avec les aléas de la vie et le passage du temps », explique Geneviève Manois. Parfois, poursuivre la vie à deux nécessite de réinventer une « nouvelle union ». Certains décident ainsi de rester unis sur le plan économique et familial, tout en s’accordant une certaine liberté qui assure la pérennité de leur relation. Cependant, réimaginer un couple qui existe depuis des décennies n’est pas toujours simple. « Lorsqu’on se sent contraint ou limité et que la communication se détériore, il peut être judicieux de chercher de l’aide », suggère la thérapeute. Un tel accompagnement peut également aider à mieux gérer le regard souvent critique de la société ou des proches sur les seniors qui choisissent de redéfinir leur vie conjugale.
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