Comment prévenir avant de guérir? Découvrez les méthodes clés!

par adm
Prévenir plutôt que guérir: oui, mais comment?

Explosion des dépenses de santé et solutions préventives

La montée en flèche des coûts de santé est préoccupante. Pour y remédier, il serait idéal de réduire la fréquence à laquelle les gens ont besoin de soins médicaux. Les acteurs de la prévention s’efforcent d’atteindre cet objectif, bien que la mission soit compliquée.

La prévention, qu’elle cible les maladies infectieuses ou chroniques (voir encadré), est un moyen efficace de préserver la santé publique et de diminuer l’utilisation de soins onéreux. Cependant, la prévention est souvent négligée dans les politiques de santé en Suisse, comme le souligne Raphaël Trémeaud, chargé de la prévention chez Promotion Santé Suisse. D’après les données récentes de l’Observatoire suisse de la santé1, seulement 6,2% des dépenses totales de santé sont consacrées à la prévention, avec de grandes variations entre les cantons. Neuchâtel (12,4%), Vaud (10,2%) et le Valais (7,6%) se distinguent par leurs investissements dans ce secteur.

Investir dans la prévention est pourtant rentable. Une recherche effectuée en 2010 en Suisse a révélé que chaque franc investi dans la prévention de l’alcoolisme économise jusqu’à 23 francs en coûts directs et indirects liés à cette dépendance. Pour le tabagisme, l’économie peut atteindre 41 francs2. Ces données illustrent l’importance d’une approche préventive avant l’arrivée des patients dans les services d’urgence des hôpitaux, comme l’explique Stéphanie Pin de Unisanté, à Lausanne. Marie Léocadie, de l’Office de la santé de Genève, renchérit : «Notre système de santé, essentiellement curatif et conçu pour une population jeune, n’est pas adapté aux défis posés par le vieillissement démographique. Il ne fait pas assez de place à la prévention.»

Responsabilités individuelle et collective

Chaque personne a le choix de mener une vie saine, mais son environnement joue un rôle crucial sur sa santé. «Il est crucial d’informer les citoyens sur les dangers de certains comportements, mais cela ne suffit pas. Des mesures législatives, comme des taxes ou des restrictions publicitaires, sont également nécessaires», affirme Stéphanie Pin.

Par conséquent, il est vital de prendre des mesures structurelles et de ne pas laisser toute la responsabilité reposer sur les individus. «Les enjeux structurels ne sont pas encore une priorité, ajoute Raphaël Trémeaud. Bien que les politiciens reconnaissent la nécessité d’investir dans la prévention, il n’existe pas de solution simple et rapide. Il serait essentiel de dissocier les soins de la prévention. Demain, nous devrions valoriser davantage le temps passé par un médecin avec son patient pour prévenir certaines maladies!»

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé est un état de bien-être complet, incluant le bien-être physique, mental et social. Les inégalités sociales peuvent affecter tant la santé physique que mentale. «Les conditions de vie et socio-économiques jouent un rôle plus important que les soins médicaux dans les déterminants de la santé. La précarité financière, le manque de soutien social ou encore une maîtrise insuffisante de la langue sont des facteurs de risque», précise Marie Léocadie.

L’accès à une alimentation saine illustre cette inégalité sociale, comme le note Lysiane Mariani de Neuchâtel : «Pour ceux qui ont du mal à finir le mois, manger bio et local n’est pas une priorité. Selon nos moyens, nous avons plus ou moins la capacité de prendre soin de notre santé. Il est important de ne pas blâmer ces personnes.»

Taxes et restrictions?

La campagne «MayBe Less Sugar», menée par diabètevaud en Suisse romande en mai 2023, est un exemple d’initiative pertinente. «Ce projet vise à sensibiliser la population à sa consommation de sucres ajoutés. Un calculateur de sucres en ligne a été mis à disposition, et des actions de sensibilisation ont été organisées grâce à divers partenariats. Plus de 7000 personnes ont participé, ce qui a dépassé nos attentes», se félicite Léonie Chinet, ancienne secrétaire générale de diabètevaud. Tiffany Martin de diabètevaud ajoute : «En 2024, nous avons cherché à atteindre davantage les jeunes et les personnes en situation de précarité en collaborant avec des organisations ciblant ces groupes. Nous avons également organisé des stands de dégustation pour toucher un public plus large. Nos messages sont positifs et évitent de culpabiliser, mais pour un impact réel sur la santé, des mesures supplémentaires comme la taxation des sodas ou la modification des étiquettes des produits trop sucrés sont nécessaires.»

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1. https://ind.obsan.admin.ch/fr/indicator/monam/_271

2. Évaluation économique des mesures de prévention en Suisse (bag.admin.ch)

3. https://www.ceidss.com/wp-content/uploads/2021/10/INSA-Infografico-COSI-Portugal_2019_ENG.pdf

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