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Prévenir les maladies transmissibles par les animaux de compagnie
Les zoonoses, ces affections que les humains peuvent contracter par les animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages, sont peu fréquentes mais peuvent être graves. Toutefois, les bienfaits apportés par les animaux domestiques surpassent généralement ces risques. Néanmoins, vivre avec des animaux augmente les chances de transmission de maladies, en particulier si on ne suit pas des règles élémentaires d’hygiène et de prévention.
Le danger principal : les morsures
Les morsures, principalement celles infligées par les chiens ou les chats, sont les accidents les plus courants impliquant des animaux domestiques. Elles peuvent causer de graves blessures et des infections bactériennes. « Les morsures de chien peuvent paraître plus alarmantes, mais celles des chats, avec leurs dents longues et acérées, bien que moins visibles, sont souvent plus profondes, pouvant même atteindre les os ou les articulations et causer des dommages plus sérieux », explique le Pr Christian Chuard, chef de l’Unité d’infectiologie à l’Hôpital fribourgeois. Les plaies occasionnées par ces morsures sont des vecteurs privilégiés pour la transmission bactérienne.
Les bactéries du genre Pasteurella sont souvent présentes dans la gueule des chiens et des chats, et sont responsables de 75 % des infections post-morsure de chat et 50 % des infections post-morsure de chien. La pasteurellose peut causer de fortes douleurs, un gonflement des ganglions, de la fièvre, et même des complications articulaires.
La maladie des griffes du chat est causée par une autre bactérie, Bartonella, qui peut être transmise par morsure, léchage ou griffure, surtout chez les jeunes chats. « Les enfants sont particulièrement vulnérables car ils sont souvent griffés par les chats », note la Dre Noémie Boillat Blanco, médecin associée au Service des maladies infectieuses du CHUV.
Que faire en cas de morsure ?
Il ne faut jamais prendre à la légère une morsure d’animal, même si elle paraît superficielle. La première action à entreprendre est de désinfecter la plaie avec soin. « En cas de blessure modérée à sévère, il est conseillé de consulter rapidement un médecin et de commencer un traitement antibiotique préventif, surtout chez les personnes à système immunitaire affaibli », conseille Noémie Boillat Blanco. Il est crucial de réagir rapidement car l’infection peut survenir en seulement 6 à 24 heures après la morsure. Une mise à jour du vaccin antitétanique peut également être nécessaire si le carnet de vaccinations n’est pas à jour.
L’importance de se laver les mains
Les infections féco-orales, bien que généralement bénignes, sont communes chez les propriétaires d’animaux. La toxoplasmose, redoutée par les femmes enceintes, peut causer des lésions cérébrales ou même la mort du fœtus. Cette maladie est transmise par les parasites présents dans les excréments des chats qui, eux, peuvent être infectés par des oiseaux ou des rongeurs. « Cependant, la principale source de contamination pour les humains reste la consommation de viande crue ou insuffisamment cuite », précise Christian Chuard.
L’échinococcose, une maladie parasitaire rare mais sérieuse transmise par les renards, et parfois les chiens et les chats qui chassent des rongeurs, est initialement asymptomatique mais peut causer des complications hépatiques à long terme.
Les reptiles, tels que les tortues, les serpents et les iguanes, ainsi que les chiens, les chats ou les oiseaux, peuvent également être porteurs de salmonelles. Ce germe peut provoquer une salmonellose, une gastro-entérite sévère qui est particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants.
Enfin, toutes les espèces d’animaux domestiques peuvent transmettre des infections cutanées comme la dermatophytose, causée par un champignon présent sur leur pelage. Un exemple est la teigne, souvent transmise par les lapins, cochons d’Inde et chats, qui cause des plaques circulaires rouges sur la peau humaine.
Comment se protéger ?
Il est essentiel de maintenir une hygiène des mains rigoureuse, surtout après avoir nettoyé des litières ou des terrariums, ramassé des excréments, ou travaillé la terre. « Il est aussi préférable d’éviter de laisser son animal dormir dans son lit ou de l’embrasser sur la bouche », recommande la Dre Marie Müller-Klauser, vétérinaire et vice-présidente de l’Association suisse pour la médecine des petits animaux.
Pour réduire le risque de contamination parasitaire chez les chiens et les chats, il est conseillé de les vermifuger régulièrement, selon leur mode de vie. « Il est également recommandé d’éviter la nourriture crue de type BARF, car elle peut contenir des salmonelles ou du campylobacter », ajoute la vétérinaire.
En cas de symptômes tels que diarrhées, fièvre ou gonflement des ganglions, surtout chez les personnes à risque (enfants, femmes enceintes, personnes immunodéprimées), il est crucial de consulter un médecin.
Attention aux tiques et aux puces
Bien que les tiques soient plus susceptibles de mordre lors de promenades en extérieur, elles peuvent également être transportées par les animaux domestiques. « Cependant, une fois la tique solidement attachée à l’animal, le risque qu’elle change d’hôte pour mordre un humain est faible », souligne Christian Chuard.
La maladie de Lyme, transmissible par les tiques, est la plus répandue et peut causer des troubles neurologiques, cardiaques ou une inflammation des articulations. En Suisse, environ 10’000 personnes sont infectées chaque année.
Moins commune, l’encéphalite à tiques est néanmoins présente dans certaines régions de Suisse et peut entraîner des symptômes significatifs.
En outre, les puces peuvent causer de fortes démangeaisons chez l’humain.
Comment se protéger ?
L’utilisation de répulsifs est fortement conseillée pour protéger les chiens et les chats des puces et des tiques. Après une sortie en plein air, il est judicieux d’inspecter minutieusement le pelage de son animal afin de détecter d’éventuelles tiques.
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