Alimentation végane pour bébés : risques et conseils essentiels !

Le véganisme et le végétalisme éliminent toute consommation de produits d’origine animale, à l’exception du lait maternel pour les bébés. Cela inclut l’éviction de la viande, du poisson, des produits laitiers, du miel et des œufs. Le véganisme va au-delà d’une simple diète, c’est un mode de vie qui exclut également l’utilisation de tous les produits dérivés des animaux, tels que la laine, la soie ou le cuir. On estime qu’environ 1% des adultes en Suisse suivent un régime végétalien.

Pour les enfants, aucune statistique précise n’est disponible. Indépendamment des motivations – qu’il s’agisse du bien-être animal, de la santé ou de la protection de l’environnement – de nombreux organismes de santé publique en Europe recommandent de ne pas adopter ce régime pour les nourrissons et les jeunes enfants, considérés comme une population à risque. L’Académie de nutrition et de diététique des États-Unis est parmi les rares à soutenir le véganisme à tous les stades de la vie. Cependant, des cas de décès de nourrissons par malnutrition font régulièrement les titres. En 2018, un couple français a été jugé suite au décès de leur enfant, nourri uniquement au lait végétal.

Le danger : des carences diverses

Outre le risque de faibles apports énergétiques, l’absence d’aliments d’origine animale après la diversification alimentaire peut entraîner des carences en protéines, vitamines D, B12, B2, iode, fer, zinc, calcium et acides gras oméga-3. Les protéines végétales sont en effet de moindre qualité nutritionnelle, moins bien absorbées et leur profil en acides aminés est moins complet que celui des protéines animales.

Les jeunes enfants, qui régulent bien leur faim et leur satiété, peuvent se sentir rassasiés trop rapidement avec une alimentation riche en fibres végétales, risquant un déficit énergétique à long terme.

De plus, deux des trois acides gras oméga-3 essentiels au développement neurologique se trouvent principalement dans les produits animaux. Le fer des végétaux est moins bien assimilé que celui provenant de la viande, et certains composants des légumes et légumineuses peuvent inhiber l’absorption du fer et du zinc.

Qu’en est-il du lait ?

En éliminant les produits laitiers, on supprime aussi des sources importantes de calcium, crucial pour la santé des os, et de vitamine B2, surtout quand l’enfant n’est plus allaité. La teneur en iode et en vitamine B12 du lait maternel dépend de l’état nutritionnel de la mère. L’iode est essentiel pour la croissance et le développement cérébral, tout comme la vitamine B12, qui est aussi cruciale pour la production de globules rouges.

Après le sevrage, les sources de B12 sont principalement animales. Les enfants en déficit de cette vitamine peuvent développer des troubles multiples, y compris neurologiques, qui peuvent être irréversibles.

Peut-on éviter ces carences ?

L’allaitement par une mère végane nécessite une planification rigoureuse et des compléments pour prévenir les carences qui pourraient affecter la qualité du lait. Pour l’alimentation infantile, il est conseillé d’opter pour des préparations à base de protéines de soja spécialement formulées pour les nourrissons.

Les boissons végétales ne conviennent pas aux nourrissons car elles ne répondent pas à leurs besoins nutritionnels. Il est aussi déconseillé de préparer soi-même les boissons pour nourrissons en raison des risques de contamination et de déficits nutritionnels.

Entre 5 et 7 mois, il est crucial de commencer la diversification alimentaire en introduisant des aliments complémentaires, tout en surveillant étroitement l’apport en énergie, protéines, vitamines et micronutriments par des analyses régulières.

Les vitamines D et B12 doivent être systématiquement complétées, en consulter un professionnel de santé pour obtenir des recommandations spécifiques.

Un suivi médical et diététique rigoureux est essentiel dans tous les cas.

Est-ce vraiment praticable ?

Compte tenu des défis associés à la couverture des besoins diversifiés, le régime végane n’est généralement pas recommandé pour les nourrissons et les enfants en bas âge. Un régime végétarien pourrait être une meilleure alternative.

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