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Syndrome de Choc Toxique et Produits Menstruels
Le syndrome de choc toxique (SCT) lié à l’usage de tampons ou de coupes menstruelles peut s’avérer extrêmement grave, bien que ce soit un phénomène peu fréquent. Il est crucial que les femmes soient bien informées des symptômes à surveiller et des mesures préventives à adopter.
Les cas de décès ou d’amputation suite à l’oubli du changement de tampon pendant les menstruations sont des événements tragiques qui ont parfois été relayés par les médias. Bien que rare, le SCT menstruel, une affection infectieuse associée à l’utilisation incorrecte de protections internes comme les tampons et les coupes menstruelles, est connu depuis des décennies. Les études récentes ont permis une meilleure compréhension des processus en jeu et ont aidé à affiner les recommandations de prévention.
En 2015, le SCT a gagné en notoriété lorsque l’Américaine Lauren Wasser a partagé son expérience malheureuse avec un tampon qu’elle avait conservé trop longtemps, entraînant l’amputation de sa jambe droite. Avant cela, le SCT avait déjà fait les gros titres aux États-Unis au début des années 1980, suite à plusieurs centaines de cas signalés après la commercialisation du « super tampon » Rely par Procter & Gamble. Le discours marketing de l’époque suggérait aux utilisatrices de garder le produit aussi longtemps qu’elles le souhaitaient. Malheureusement, cette pratique a entraîné de nombreux cas de SCT, avec un taux de mortalité alarmant d’environ 30% à cette époque, selon le Pr Gérard Lina, microbiologiste.
Changer de protection hygiénique plusieurs fois par jour ou durant la nuit peut être perçu comme contraignant pour de nombreuses femmes. Utiliser une coupe menstruelle toute la journée ou choisir des tampons très absorbants pour une nuit paisible sont des stratégies fréquemment promues pour réduire la contrainte liée à la gestion des menstruations. Cependant, comme l’explique le Pr Lina, le SCT est associé à la stagnation prolongée du sang menstruel dans le vagin, ce qui favorise la prolifération bactérienne.
Le rôle du staphylocoque doré
Le staphylocoque doré est la bactérie principalement responsable du SCT. Hommes et femmes peuvent être porteurs de cette bactérie à différents moments de leur vie. « Presque tous développent une immunité contre le staphylocoque doré. Toutefois, certains ne parviennent pas à se défendre contre la toxine TSST-1 qu’elle produit, ce qui peut conduire au choc toxique », précise le Pr Lina. Cette toxine, capable de franchir la barrière de la muqueuse vaginale pour entrer dans le sang, peut déclencher une réponse immunitaire inappropriée, souvent décrite comme un « super-antigène » car elle peut perturber gravement le système immunitaire.
Une fois dans la circulation sanguine, la toxine peut rapidement causer une défaillance des organes vitaux, mettant en péril la vie de la personne affectée. Il est donc essentiel de reconnaître rapidement les premiers signes, qui peuvent être confondus avec ceux d’une intoxication alimentaire ou d’une gastro-entérite : fièvre, vomissements, diarrhée, faiblesse, et érythèmes. « Il est capital que les médecins soient bien informés sur cette condition malgré sa rareté », souligne Dr Sylvain Meylan.
Signes d’alerte immédiate
Si une protection interne est gardée pendant plus de 4 à 6 heures et que des symptômes tels que des frissons intenses apparaissent, il est crucial de retirer immédiatement le tampon ou la coupe et de consulter un médecin sans tarder. Le traitement du SCT confirmé peut nécessiter des interventions médicales urgentes, telles que l’hydratation intraveineuse, des antibiotiques et des médicaments vasoconstricteurs pour stabiliser la circulation sanguine, bien que cela puisse parfois conduire à des complications sévères comme des amputations.
Il existe une prédisposition génétique qui peut augmenter le risque de développer un SCT, mais actuellement, aucun test ne permet de déterminer de manière fiable les personnes les plus susceptibles d’être affectées. Le respect scrupuleux des règles d’hygiène lors de l’utilisation de protections internes est donc la meilleure façon de prévenir le SCT.
Comparaison entre la coupe menstruelle et les tampons
En termes de risque de SCT, l’utilisation de la coupe menstruelle n’est ni meilleure ni pire que celle des tampons. L’important reste de respecter les consignes d’utilisation et de maintenir une bonne hygiène.
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