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Impact du vieillissement sur l’audition : la presbyacousie
Dès 20 ans, notre capacité auditive commence à décliner progressivement. En vieillissant, les risques de détérioration auditive augmentent. Un retraité sur trois est atteint de presbyacousie et ce chiffre monte à 80% chez les personnes de plus de 80 ans. Bien que courante, la perte d’audition liée à l’âge reste un sujet souvent tabou et peut constituer un handicap significatif. Les premiers signes incluent des difficultés à entendre dans les environnements bruyants ou face à des interlocuteurs qui parlent doucement, nécessitant souvent de faire répéter les autres.
Les hommes semblent plus affectés que les femmes par ces troubles de l’audition, probablement en raison de leur exposition à des niveaux de bruit plus élevés durant leur carrière professionnelle. Selon le Dr Raphaël Maire, chef de la Consultation d’audiologie et d’otoneurologie au CHUV, la génétique joue également un rôle prépondérant dans la vitesse de ce déclin auditif. Il note que l’audition d’une personne de 80 ans peut parfois être comparée à celle d’une personne de 30 ans, et vice-versa. Plusieurs facteurs peuvent accélérer cette détérioration, tels que les traumatismes sonores, les otites chroniques, les risques cardiovasculaires, certains médicaments, et les maladies affectant le système immunitaire ou la circulation sanguine.
«Qu’est-ce que tu as dit?»
La perte auditive se manifeste initialement par une difficulté à comprendre les paroles, surtout dans un cadre bruyant ou lorsque plusieurs personnes parlent simultanément. Cette surdité, qualifiée de légère, se caractérise par une perte de 20 à 40 décibels. Les fréquences élevées, essentielles à la compréhension du langage, sont les premières affectées. Des sons comme les « s », « f », « ch », « z », qui aident à distinguer les mots et à rendre le discours intelligible, deviennent plus difficiles à entendre, ce qui peut entraîner des malentendus. « La presbyacousie altère la capacité d’entendre et de comprendre les mots », explique le Dr Maire. Les voyelles, émises à des fréquences plus basses, sont perçues de manière plus intense, rendant leur répétition à un volume élevé particulièrement désagréable pour ceux qui entendent mal.
«Mais t’es sourd ou quoi?»
Les proches, souvent obligés de répéter leurs paroles, peuvent exprimer de la frustration. Selon le Pr Jean-Philippe Guyot, ancien chef du Service ORL aux HUG, le problème majeur réside dans le manque de compréhension émotionnelle : les émotions sont diluées lorsque les mots doivent être répétés, ce qui engendre de la lassitude.
Un handicap invisible
La personne atteinte de presbyacousie peut se sentir perdue et exclue en raison de sa difficulté à suivre les conversations, ce qui peut mener à un retrait social. Ce handicap, souvent mal accepté car associé au vieillissement, peut être difficile à admettre pour ceux qui en souffrent. Le Dr Maire souligne que l’utilisation d’un appareil auditif, malgré les progrès vers une plus grande discrétion, reste stigmatisée contrairement aux lunettes. Les proches sont généralement les premiers à remarquer la déficience auditive et à recommander l’utilisation d’un appareil. Toutefois, le Dr Maire précise que forcer une personne à utiliser un tel dispositif peut être contre-productif. Il est crucial que chaque individu évalue ses besoins avec un spécialiste. Bien que les appareils modernes soient sophistiqués, ils ne restaurent pas une audition parfaite mais amplifient seulement les fréquences endommagées. Des tests d’audition et des ajustements précis sont nécessaires pour optimiser l’usage de ces appareils et minimiser les désagréments, sans quoi ils risquent de rester inutilisés.
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