Découvrez l’Endométriose : Symptômes Variés et Impacts Inattendus !

Cette affection complexe se manifeste par la présence de cellules endométriales, normalement situées dans l’utérus, qui se développent à l’extérieur de leur emplacement habituel. Selon les zones atteintes, l’endométriose peut prendre différentes formes. Elle affecte souvent la région pelvienne près de l’utérus, engendrant des lésions superficielles sur les parois internes de l’abdomen, des atteintes aux ovaires, des lésions profondes pouvant toucher la vessie et le rectum, ainsi que l’adénomyose qui concerne le muscle utérin.

Toutefois, l’endométriose peut également se propager à d’autres régions du corps telles que le diaphragme, les poumons, le foie, la rate, les intestins ou même le système nerveux central, ce que l’on appelle l’endométriose extra-pelvienne. Dans de tels cas, en plus des symptômes habituels comme la douleur et les saignements, des complications spécifiques peuvent survenir, comme des troubles digestifs en cas d’atteinte intestinale ou des problèmes respiratoires si les lésions affectent la plèvre entourant les poumons. « Cependant, la propagation de l’endométriose ne signifie pas nécessairement une aggravation des symptômes. Une femme peut souffrir intensément même si l’endométriose est très localisée, tandis que des lésions étendues peuvent ne pas engendrer de symptômes notables », observe le Pr Patrick Dällenbach, chef de l’Unité de périnéologie du Service de gynécologie aux Hôpitaux universitaires de Genève.

En termes de traitement, la décision de recourir à la chirurgie doit être prise au cas par cas. Cette intervention peut permettre de retirer des zones affectées – par exemple pour dégager les ovaires et faciliter une grossesse – mais elle comporte un risque significatif de complications. « Ces interventions sont extrêmement délicates. Si les nerfs entourant l’organe sont endommagés, cela peut entraîner des dysfonctionnements sévères », souligne l’expert, qui insiste sur l’importance d’une prise en charge spécialisée dans des centres de référence.

Des traitements adaptés à chaque cas

Étant donné la diversité des manifestations de l’endométriose, il est évident que son traitement doit être multidisciplinaire. « Il est crucial de considérer la maladie dans son ensemble », explique le Pr Dällenbach. Le traitement ne se limite généralement pas à une approche hormonale ou chirurgicale, mais inclut également le recours à des ostéopathes, des physiothérapeutes et des acupuncteurs, car une simple intervention locale ne suffit pas toujours à résoudre les problèmes.

Un diagnostic précoce est essentiel pour gérer les symptômes et tenter de limiter la progression de la maladie. Malheureusement, le délai moyen pour poser un diagnostic est de sept ans. « La non-spécificité des symptômes, combinée à la banalisation historique de cette maladie, contribue à ce retard », continue le Pr Dällenbach. De plus, les lésions ne sont pas toujours faciles à détecter. « Certains nodules peuvent être palpés lors de l’examen clinique, mais les lésions plus profondes peuvent nécessiter une échographie, une IRM ou même une observation directe via une incision de la paroi abdominale », ajoute-t-il.

Depuis 2022, un test salivaire développé par une start-up française offre une possibilité de détecter la maladie avec une fiabilité de plus de 95%. Bien qu’il soit déjà disponible sur le marché pour environ 800 francs, des recherches complémentaires sont en cours pour confirmer son efficacité. « Il est important de déterminer dans quels cas ce test sera vraiment utile et si ses résultats influenceront la prise en charge », questionne le Pr Dällenbach. Ces interrogations sont cruciales pour une utilisation judicieuse du test, notamment pour les patientes chez qui les autres méthodes diagnostiques laissent subsister un doute. »

_________

[2] Nnoaham KE, Hummelshoj L, Webster P, et al. Impact of endometriosis on quality of life and work productivity: a multicenter study across ten countries. Fertil Steril. 2011.