Découvrez pourquoi certains TOC ne guérissent pas : nouvelles découvertes !

par adm
Quand le TOC résiste

Une portion significative de patients atteints de TOC résistants aux traitements standards

Environ un tiers des individus souffrant de trouble obsessionnel compulsif (TOC) ne trouvent pas de soulagement avec les traitements habituels. Pour ces cas, l’implantation d’électrodes cérébrales représente une ultime alternative pour mener une existence plus normale.

Le TOC est souvent perçu de manière triviale, associé à des comportements répétitifs mineurs tels que vérifier à plusieurs reprises que la porte est fermée ou compter les carreaux du sol. Dans les médias, comme dans certaines séries télévisées (pensez à Monk), les personnages atteints de TOC sont souvent décrits avec des manies et des excentricités qui semblent inoffensives. Il n’est pas rare d’entendre quelqu’un affirmer légèrement qu’il « a des TOC » simplement parce qu’il aime l’ordre et la propreté.

En réalité, le TOC est une maladie psychique souvent sous-évaluée. Touchant 2 à 3% de la population, ce trouble est fréquent mais seulement la moitié des personnes atteintes bénéficient d’un diagnostic et d’un suivi adéquat, laissant l’autre moitié endurer leur condition en silence. De plus, 20 à 30% des personnes traitées ne répondent pas aux thérapies conventionnelles. Le TOC peut sérieusement entraver la vie quotidienne, rendant parfois difficile le travail ou le simple fait de sortir de chez soi.

La peur irrationnelle d’une catastrophe imminente

Le TOC se manifeste par des obsessions (pensées, images) envahissantes et des compulsions, c’est-à-dire des comportements répétitifs que l’individu se sent obligé de réaliser (comme des vérifications incessantes) pour atténuer l’anxiété provoquée par ces obsessions. Ce trouble est principalement axé sur la peur et s’entretient lui-même dans un cycle vicieux, comme l’indique la Dre Marie-Thérèse Clerc, médecin à l’Unité de psychiatrie interventionnelle du Service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé au CHUV: «Les rituels sont censés prévenir la catastrophe redoutée. Par exemple, une personne craignant la contamination par une maladie peut se sentir obligée de se laver les mains continuellement pour éviter l’infection. En constatant qu’elle n’est pas contaminée, elle en déduit que ses rituels sont efficaces, ce qui l’amène à les intensifier jusqu’à y consacrer plusieurs heures par jour. Cela devient presque une prophétie auto-réalisatrice.»

Bien que cette logique puisse sembler absurde, elle est très réelle pour ceux qui en souffrent. Les personnes atteintes de TOC sont conscientes de l’excès de leurs rituels, mais sont incapables de s’en défaire. «L’anxiété n’est pas rationnelle, et reconnaître ce fait ne suffit pas à la diminuer. Chacun a des sensibilités qui peuvent engendrer de l’anxiété dans certaines situations. Mais chez les individus souffrant de TOC, cette anxiété est constante, comparable à un détecteur de fumée qui s’activerait sans présence de fumée», résume la psychiatre.

Une électrode pour réguler l’activité cérébrale

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est le traitement de première intention, souvent complétée par des antidépresseurs. Bien menée, cette thérapie peut significativement améliorer les symptômes, mais elle ne fonctionne pas pour tout le monde: la moitié des patients traités y sont insensibles. D’autres méthodes thérapeutiques non invasives, comme les traitements par stimulation magnétique ou par psychédéliques, existent mais restent peu répandues. Pour les cas résistants à toutes les autres options, une technique mise en œuvre depuis les années 2000 pourrait représenter une révolution.

Il s’agit de la stimulation cérébrale profonde (DBS pour Deep Brain Stimulation). Cette technique consiste à implanter une électrode dans le cerveau, contrôlée par un dispositif similaire à un pacemaker placé sous la peau, afin de moduler l’activité cérébrale. «Les premières expérimentations ont été réalisées avec des patients atteints de la maladie de Parkinson, et certains souffrant également de TOC ont observé une réduction de leurs symptômes. Aujourd’hui, la DBS est proposée uniquement à un petit nombre de patients pour qui tous les autres traitements ont échoué. Nous constatons une amélioration des symptômes dans deux tiers des cas», explique Luc Mallet, psychiatre et chercheur en neurosciences, professeur aux universités de Genève et Paris-Est Créteil.

Un nouveau espoir pour les patients atteints de TOC

Bien que cette intervention neurochirurgicale soit invasive, elle n’est pas devenue le traitement standard pour tous les patients. Pour être pleinement efficace, elle nécessite une approche personnalisée, car le site optimal d’implantation de l’électrode varie d’un individu à l’autre. «Pour déterminer l’emplacement de l’implant, une compréhension approfondie des symptômes du patient est essentielle. La meilleure cible est celle qui est personnalisée. De plus, la stimulation nécessite des ajustements et une période d’adaptation de plusieurs mois», ajoute le Dr Kevin Swierkosz-Lenart, médecin à l’Unité de psychiatrie interventionnelle du CHUV.

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