Les symptômes comme l’insomnie, le stress, les angoisses, l’irritabilité, la nervosité, la fatigue intense, les maux de tête ou encore cette sensation d’avoir une boule au ventre sont fréquents. À cela s’ajoutent une baisse de motivation, des troubles de la concentration et de la mémoire, impactant directement l’efficacité au travail, sans oublier les pensées obsessives. Les indices de mal-être au travail sont flagrants. «Et ces symptômes peuvent en entraîner d’autres», explique Catherine Vasey, psychologue à Vevey et experte en burnout*. Par exemple, les employés affectés peuvent devenir hyper-vigilants à leurs actions, instaurant de multiples vérifications et autocontrôles. Une des marques distinctives du mal-être au travail est notamment le volume d’heures supplémentaires accumulées.
Le mal-être au travail englobe divers fléaux tels que le burnout (voir encadré), le harcèlement, les violences et les conflits qui sont directement liés à l’environnement professionnel. Les individus affectés perdent progressivement le sens de leur travail. Initialement, ils tentent de trouver des solutions pour alléger leur stress et surmonter leurs difficultés, mais finissent par éprouver un sentiment d’impuissance. «Le processus de souffrance au travail se développe sur plusieurs mois et peut finalement rendre impossible la poursuite de l’activité professionnelle», précise la psychologue.
Sommaire
Le stress, facteur clé
Les causes de ce mal-être sont souvent liées au stress engendré par des conflits, des missions mal définies, ou un management toxique. L’infantilisation des employés, le manque de reconnaissance, des rythmes de travail insoutenables ou encore une communication déficiente sont autant de facteurs qui peuvent aggraver la situation. Les employés se voient exiger toujours plus, dans des délais toujours plus courts.
Les responsabilités liées au mal-être au travail sont diverses. «Le travail occupe une place de plus en plus grande dans nos vies, notamment à cause des nouvelles technologies qui nous permettent d’emporter notre bureau partout, et de l’exigence de réactivité immédiate de notre société», déplore Donald Glowinski, chercheur en neuropsychologie, directeur du programme de formation en Compétences émotionnelles à l’Université de Genève et professeur à la Haute École de la Santé La Source.
Mouvement et ressourcement
Il est crucial de savoir résister à la tentation de répondre instantanément à chaque sollicitation au travail, une «hyperactivité qui mène à un épuisement constant», souligne Donald Glowinski. Pour atténuer le mal-être au travail, il préconise d’essayer de nouveaux changements. «Prendre soin de soi, s’épanouir à travers une nouvelle activité ou encore apprendre à se détacher du travail une fois à la maison sont des conseils bénéfiques», ajoute-t-il. Ces mesures peuvent aider à remettre le travail à sa place et à maintenir à distance les préoccupations professionnelles. Il est également crucial de se ressourcer et de récupérer efficacement après une semaine de travail. Pour se libérer du stress quotidien, pratiquer une activité sportive, se défouler, respirer profondément ou même chanter peut être une bonne stratégie.
Donald Glowinski insiste aussi sur l’importance de mieux reconnaître les émotions dans les entreprises. «Travailler sur ses compétences émotionnelles est essentiel. Il est possible d’identifier les situations sources de stress pour mieux les anticiper et les gérer. On peut ensuite impliquer son équipe pour réorganiser le travail et ainsi prévenir et réduire le stress», explique-t-il.
Les entreprises appelées à intervenir
Des outils et des formations sont disponibles pour aider les entreprises à prévenir et à combattre le mal-être au travail. Certaines organisations mettent en place des personnes de confiance vers qui les employés peuvent se tourner en cas de problème. «Il est vital que les dirigeants détectent mieux les difficultés rencontrées par leurs employés, souligne Catherine Vasey. Ils doivent identifier précisément les problèmes afin de pouvoir les résoudre efficacement.» Cela est d’autant plus crucial que la législation impose aux employeurs de préserver la santé physique et mentale de leurs salariés et d’instaurer des mesures préventives.
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* Catherine Vasey, La boîte à outils de votre santé au travail et Comment rester vivant au travail, Éd. Dunod, 2020.
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