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Dans le sillage des régimes comme Atkins ou Keto, Jessie Inchauspé s’attaque au sucre
Connue sous le pseudonyme de « Glucose Goddess » sur Instagram, la scientifique et influenceuse Jessie Inchauspé, dans son livre qui a suscité des débats, dispense des recommandations pour stabiliser la glycémie suite à l’ingestion de chaque type d’aliment. Est-il nécessaire de suivre ces conseils ? Analysons cinq de ses principales affirmations.
« Des montées répétées de glycémie peuvent conduire à des maladies cardiovasculaires, au diabète de type 2, et à des problèmes dermatologiques… »
L’augmentation de la glycémie après un repas est un processus biologique normal. Pour les individus sans résistance à l’insuline ou diabète, le corps gère automatiquement ces variations de glucose. Il n’y a donc pas de nécessité de contrôler sa glycémie tous les jours avec un dispositif dédié. « Ces mesures peuvent également être influencées par d’autres facteurs non liés à l’alimentation comme le stress ou l’exercice physique », ajoute le Pr François Jornayvaz, responsable du Service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition et éducation thérapeutique du patient aux Hôpitaux universitaires de Genève.
Concernant l’impact des pics de glycémie sur la santé, il est difficile de confirmer avec certitude les affirmations de l’auteure et instagrameuse. Effectivement, une alimentation riche en graisses et en sucre, combinée à un manque d’activité physique, peut entraîner une accumulation de graisse dans les cellules hépatiques, ce qui pourrait aboutir à la NASH, ou maladie du foie gras. Une étude a aussi montré un lien entre les édulcorants artificiels comme l’aspartame et certains types de cancers. « Quant aux maladies cardiovasculaires, un excès de sucre et de graisses est préjudiciable. Il faut donc éviter de remplacer l’un par l’autre », souligne le Pr Jornayvaz.
Cependant, peu de preuves robustes existent concernant le lien entre la consommation de sucre et les maladies de la peau. « Même le lien avec le diabète est controversé, il semblerait que cette maladie ait des origines multifactorielles », ajoute le spécialiste.
« Il est crucial de respecter l’ordre fibres/protéines/graisses/glucides lors des repas. »
Ce conseil se retrouve naturellement dans notre organisation traditionnelle des repas : entrée, plat principal, dessert. « Le processus de vidange gastrique se produit toutes les 30 minutes environ après avoir mangé, explique Sandrine Lasserre, diététicienne ASDD au cabinet Alpha Nutrition et membre de l’ADiGe. Si l’on consomme des glucides seuls, ils passent rapidement dans l’intestin puis dans le sang, entraînant une hausse rapide de la glycémie. La présence de fibres et de protéines modère cette hausse. »
Commencer par des légumes (comme des crudités) non seulement atténue la hausse de la glycémie, mais aide également à réduire la consommation de féculents, protéines et sucres par la suite.
« Il n’existe pas de « bon » ou de « mauvais » sucre, ils sont tous similaires, peu importe leur provenance. »
Certes, tous les sucres fournissent du glucose. Toutefois, leur association avec d’autres aliments est cruciale. Le sucre complet, par exemple, conserve des oligo-éléments et vitamines absents dans le sucre raffiné. Les fruits, riches en fructose, contiennent aussi des fibres et peuvent naturellement sucrer un dessert, tout comme la cannelle ou la poudre de cacao. « Il est plus important de surveiller la quantité totale de sucre consommée », précise Sandrine Lasserre.
« Manger fréquemment des sucreries peut provoquer anxiété et dépression. »
« Une cuillère de vinaigre avant chaque repas aide à brûler plus de graisses. »
« C’est absolument absurde ! », clame François Jornayvaz. Ces affirmations ne reposent sur aucune base scientifique solide. Bien que l’acide acétique du vinaigre inhibe une enzyme qui métabolise le glucose dans la salive, aucune preuve scientifique ne soutient que consommer du vinaigre avant les repas influence le diabète ou la perte de poids. « Les recommandations du livre s’appuient parfois sur le bon sens, mais l’important est d’adopter des modifications durables du mode de vie », conclut le spécialiste. Par exemple, en éliminant simplement le morceau de sucre dans votre café quotidien, vous pourriez perdre un kilo en un an.
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