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Les maladies cardiaques : première cause de mortalité en Suisse
Les maladies cardiovasculaires se divisent en deux grandes catégories : les maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque, et les maladies aiguës. Dans cette dernière catégorie, le syndrome coronarien aigu, qui est causé par le blocage d’une artère alimentant le cœur, conduit souvent à un infarctus du myocarde. Bien que cette condition soit aujourd’hui largement reconnue, elle a longtemps été étudiée à travers le prisme du modèle masculin, ce qui a influencé les campagnes de sensibilisation et les recommandations de santé. En conséquence, bien que les femmes soient moins fréquemment victimes d’infarctus, elles présentent un risque plus élevé de décès.
Il est maintenant établi que les femmes peuvent manifester des symptômes et présenter des facteurs de risque différents de ceux des hommes. La sensibilisation, le diagnostic et les traitements doivent donc être spécifiquement adaptés.
Détecter les signes
Les symptômes d’un infarctus peuvent être similaires chez les hommes et les femmes, avec notamment une douleur oppressante au niveau du thorax qui peut se propager aux bras, à la mâchoire, au cou ou à l’estomac. Toutefois, chez les femmes, d’autres symptômes moins typiques tels qu’un malaise général, une fatigue inaccoutumée, des nausées ou des vomissements, des vertiges, des sueurs froides et parfois des palpitations ou une sensation d’indigestion peuvent prédominer. Ces manifestations atypiques peuvent retarder la reconnaissance et le traitement de l’infarctus, qui est pourtant une urgence médicale critique. Plus le traitement est retardé, plus le risque de complications augmente. « La surmortalité féminine est due à plusieurs facteurs, explique la Dre Sarah Hugelshofer, médecin au Service de cardiologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Les femmes et les professionnels de santé ne sont pas assez informés sur ces symptômes atypiques, ce qui retarde le diagnostic. De plus, les femmes, surtout les jeunes, peuvent hésiter à consulter par crainte d’être considérées comme hystériques. »
Des délais de prise en charge tardifs
Une étude1 révèle que, confrontés à ces symptômes spécifiques, les médecins pensent moins souvent à un infarctus chez les femmes et sont donc moins enclins à effectuer un diagnostic rapide. Cette méconnaissance des différences liées au sexe conduit à un retard dans la consultation et la prise en charge, qui est en moyenne de 53 heures pour les femmes, contre 15 heures pour les hommes.2 Les traitements d’urgence nécessaires en cas d’infarctus sont également moins fréquemment ou plus tardivement proposés aux femmes. « Longtemps, les recherches cliniques et les études sur les médicaments ont principalement inclus des hommes, déplore Sarah Hugelshofer. Bien que la situation commence à évoluer, nous manquons encore de données précises concernant les particularités de la maladie et les effets des traitements chez les femmes. »
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1 Pelletier R, Humphries KH, Shimony A, et al. Sex-related differences in access to care among patients with premature acute coronary syndrome. CMAJ. 2014 Apr 15;186(7):497-504.
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