Découvrez comment rester actif: Bouger est toujours possible!

Pour réussir à adopter une routine d’exercice, il est crucial de comprendre les obstacles qui freinent votre motivation. Un des principaux défis aujourd’hui est que l’activité physique requiert une décision consciente. Autrefois, les déplacements se faisaient à pied ou à vélo, les ascenseurs et les escalators étaient moins courants, et les emplois physiquement exigeants étaient plus répandus. Jusqu’aux années 1970, l’exercice faisait naturellement partie de la vie quotidienne de nombreuses personnes. « Dans l’évolution humaine, les individus qui parvenaient à économiser leur énergie étaient favorisés, ce qui était logique à une époque où se nourrir représentait un véritable défi », explique Matthieu Boisgontier, professeur à l’École des sciences de la réadaptation de l’Université d’Ottawa et auteur de Le Syndrome du paresseux: petit précis pour combattre notre inactivité physique (Éd. Dunod).

La réduction rapide des efforts physiques quotidiens a pris notre corps par surprise, et celui-ci n’a pas eu le temps de s’adapter. Résultat : nous avons naturellement tendance à limiter nos dépenses énergétiques, ce qui nous rend plus enclins à rester sur le canapé. Se préparer à faire de l’exercice exige un effort mental, c’est en quelque sorte un combat contre son propre cerveau. « Lorsque l’exercice devient une routine, cet obstacle mental disparaît », ajoute Matthieu Boisgontier. Mais il faut être réaliste, développer une habitude prend du temps. Contrairement à la croyance populaire des 21 jours, « il faut plutôt compter entre trois et six mois », observe Boris Gojanovic, médecin du sport à l’Hôpital de la Tour (Meyrin). Et même là, l’habitude n’est jamais totalement acquise. Planifier ses séances d’activité est souvent un bon moyen de surmonter l’excuse du manque de temps.

Adapter l’activité à son environnement

Lors des consultations, Boris Gojanovic rencontre des individus désireux de commencer ou reprendre une activité sportive. « Je réalise d’abord un diagnostic pour évaluer le point de départ de la personne. Je ne me base pas sur les 30 minutes d’activité modérée recommandées par jour car si la personne n’est pas habituée à bouger, elle ne saura pas ce que cela implique. De même pour les 10000 pas recommandés : si elle en fait seulement 3000, l’objectif lui paraîtra inatteignable », explique-t-il.

Pour espérer instaurer une nouvelle routine, il est essentiel que les activités choisies soient en adéquation avec l’environnement de vie de l’individu, son niveau de pratique, ses objectifs et ses contraintes. « Si la personne a l’habitude de marcher, on peut envisager d’augmenter un peu l’intensité. Sinon, il est déjà bénéfique d’intégrer de petites actions qui rompent la sédentarité tout au long de la journée », suggère le spécialiste. Se lever pour aller à la photocopieuse ou discuter en personne avec un collègue sont des gestes simples qui, répétés régulièrement, aident à lutter contre les effets néfastes de la position assise prolongée, comme l’engourdissement musculaire et les douleurs dorsales ou cervicales. Ces actions permettent également de stimuler la circulation sanguine, bénéfique pour tous les organes, y compris le cerveau.

Pour ceux qui répugnent vraiment à l’effort physique, il est toujours possible de se remettre en mouvement par des activités moins conventionnelles comme le jardinage, la danse, le bricolage ou même le ménage, qui sollicitent certains muscles et peuvent activer le système cardiovasculaire. Cependant, les bénéfices dépendent de l’intensité et de la fréquence des activités : tailler quelques rosiers le week-end n’a rien à voir avec plusieurs heures de tango par semaine !

Choisir une activité qui apporte du plaisir peut également faciliter la motivation. Mais si l’exercice physique ne vous attire vraiment pas, il peut être nécessaire d’accepter qu’il ne soit qu’un élément parmi d’autres de votre hygiène de vie. « Qui prend plaisir à se brosser les dents ? Pourtant, la plupart d’entre nous le font plusieurs fois par jour », souligne avec un sourire le Dr Gojanovic. Et les trois minutes passées à se brosser les dents peuvent aussi être l’occasion de faire quelques étirements ou flexions !

_______